Hélène BOUCHER
Il est dans le ciel des sillages glorieux que rien jamais ne saurait effacer. Il est aussi des étoiles dont l’altitude est si haute au-dessus de la terre, que leur lumière, bien qu’elle soit morte depuis des milliers d’années, continue de briller et de venir jusqu’à nous. Leur éclat de diamant, par les froides nuits d’hiver, soutient le pas du voyageur.
Hélène Boucher est l’une de ces étoiles. A l’heure de l’effort ou du péril, sa clarté, bien longtemps, soutiendra l’âme des pilotes de France.
Hélène a tout risqué et tout donné.
Son âme est pareille à ces grains de blé durs et brillants comme l’or qui portent en eux toutes les semences de l’avenir. Le grain meurt-il qui renaît perpétuellement dans l’épi ?
Le cœur d’Hélène renaîtra perpétuellement dans le cœur des pilotes de France. Et son souvenir s’envolera chaque jour à bord des escadrilles, comme les champs de blé, sur ces coteaux de Beauce, montent à l’assaut du ciel.
«
Pilote de grande classe qui a conquis en peu de temps les records les plus
enviés, grâce à son habileté et à son audace réfléchie. A donné sa vie pour
l’aviation.
Personnifie la jeune fille française : modestie, simplicité, vaillance. »
J’étais auprès du général Denain, alors ministre de l’Air, lorsqu’au soir de ce terrible 30 novembre 1934 il rédigea, les yeux voilés de larmes, le texte de cette citation attribuant la Légion d’Honneur à Hélène Boucher.
Nulle citation ne fut plus méritée, plus vibrante de vérité. Ceux qui ont connu Hélène Boucher ne peuvent oublier son visage étroit, ses longs yeux gris, ses dents éclatantes, ses cheveux blonds, aux reflets cendrés, dessinant une pointe de cœur au milieu de son front.
D’elle émanait comme une clarté fraîche, faite de jeunesse, de pureté saine, de gaîté et de courage.
Elle
venait de battre le record de vitesse pure sur base, sur avions de toutes
catégories. Elle avait triomphé de tous les autres pilotes de l’univers
entier. Elle était le premier pilote du monde.
Et puis, la Mort qui l’attendait, qui la guettait au crépuscule, à la lisière de ce Bois de la Croix...
Un cri de déchirante douleur a passé, ce soir-là, d’un bout à l’autre de la France et aussi en beaucoup d’autres pays.
Mais l’ombre ne peut effacer la lumière. Hélène Boucher restera jeune et belle, éternellement. Son nom brille toujours au firmament comme une étoile. Cette étoile ne s’éteindra pas.
Ce livre a été écrit pour la faire mieux connaître de toutes ces jeunes filles de chez nous, à l’âme chevaleresque et généreuse, qui ont encore quelque chose dans le cœur.